Aujourd’hui, l’impression que le temps passe plus vite qu’avant est général. Les journées s’écoulent au gré de sollicitations innombrables, et même les nuits sont bruyantes, organisées pour qu’on y voit comme en plein jour, surtout dans les villes où vivent désormais la majorité des êtres humains. On est toujours en alerte pour ne pas rater quelque chose, et les téléphones bipent constamment : c’est l’heure de ci, c’est l’heure de ça. Finalement, on ne reste plus longtemps dans une activité, et on passe de l’une à l’autre, sans même se rendre compte qu’on perd notre capacité à se concentrer.
C’est une phrase de Marie Noël qui nous a fait penser à cela :
« Tout mon temps est émietté comme du pain aux oiseaux. Je n’ai jamais su le défendre ».
On fera en sorte que le temps de cette journée ne soit pas émietté en un fractionnement d’activités et qu’on ne puisse dire, le soir venu : « Aujourd’hui, j’ai fait ça, et ça, et ça…. » mais plutôt : « Aujourd’hui, j’ai réfléchi…. » ou « Aujourd’hui, j’ai écouté… » ou « Aujourd’hui, j’ai contemplé… » ou « Aujourd’hui, j’ai tenu une main… ».
Ressentez-vous cet émiettement du temps ? Arrivez-vous à rassembler les miettes ?
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La question du lundi : le temps émietté.
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Livres du matin / Livre du sac à main / Livre du soir.
Le matin, alterner la correspondance de Marie Noël avec l’Abbé Mugnier, Rythmes d’Andrée Chedid et Inauguration de l’ennui, de Guillaume Siaudeau.
Dans le sac à main, La majestueuse histoire du nom des arbres, d’Henriette Walter et Pierre Avenas.
Le soir, Horreur boréale, d’Asa Larsson.